Procol HarumBeyond
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Cela restera encore longtemps blotti dans la poitrine des grands brûlés. Ceux qui ont su sans apprendre, ne voulant pas gâcher leur flamme secrète, ni boire trop vite le jus des mots, mais Procol Harum, la belle venimeuse, la fatale, dépasserait désormais chez nous la simple désignation de groupe confidentiel.
It will stay a long time nestled in the heart of deeply-burnt people. Those who knew without learning, not wanting to spoil their secret flame, nor to drink too fast the juice of the words, but Procol Harum, the beautiful venomous plant, the lethal one, would now go beyond the simple designation of a confidential group.
Ben tiens … depuis Orange, quand on y pense. Les festivaliers attendaient d’autres révélations, des mirages de joies, des oasis, piaffant la surprise ; ils attendaient Bad Co, ils ont eu Procol. C’est pas moi qui viendrai me plaindre. Encore que je ne souhaite pas à l’un le public de l’autre, mais alors pas du tout. Procol est de ces groupes qu’on aime en secret… mieux, en solitaire.
Oh well ... since Orange, when you think of it. The festival goers were expecting other revelations, mirages of joy, oases even, bridling with the unexpected: they were waiting for Bad Company, they got Procol. I am not the one who’ll complain. Although I would not wish one group to have the audience of the other, not at all. Procol is one of these groups you love secretly, better, in recluse…
On les chouaille comme des totos dans les cheveux, ou des plaques tumescentes sur la peau, on s'en occupe, on s’en soucie, on les bichonne. C'est jamais très avouable, ou alors entre nous, en cercle connivent, dans les coulisses du bien-séant.
You triturate them as lice in your hair or as tumescent plaques on your skin, you take care of them, you care about them, you worry about them, you pamper them. It is not something easy to confess: or only between ourselves, among those ‘in-the-know’, behind-the-scenes of propriety.
Les phosphorescences malsaines de Brooker et Reid choisissent et investissent sans peine les âmes fragiles et dévoyées de ceux qui parcourent jour après jour le charnier fétide où se livrent les combats titanesques entre humeurs et pensées, espoirs et frustrations. La musique est bien là dans sa douceur grimaçante, dilapidant joie et détresse. Vous en êtes la source, le décor mental.
The unsound phosphorescences of Brooker and Reid choose and seize effortlessly fragile and strayed souls, who day after day crawl through the fetid charnel house where colossal battles between moods and thoughts, hopes and frustrations, are taking place. The music is really there in all its grinning sweetness, spilling out joy and despair. You are both its source and its mental setting.
Ils sont repassés en ce mois de décembre par la France, terre d’histoire, de racines, de romantisme, et de passions. C’est par ailleurs ici, qu’un album de Procol pourrait encore déclencher une nouvelle bataille d’Hernani. Nos héros damnés, laissez-moi vous les présenter encore une fois, Gary Brooker, sa face mûre et papale, trônant derrière son Steinway, Chris Copping, l’organiste rongé par le sérum de mort, B.J. Wilson le batteur impérial, Alan Cartwright et Mick Grabham, bassiste et guitariste, membres dont on ne sollicite que talent et discrétion. Keith Reid le poète est occupé autre part, mais surtout dans sa tête, hanté par de pétrifiantes inquiétudes.
This December, they came back in France, land of history, roots, romanticism and passions. In fact it is here that a new Procol album might start a new Hernani battle. Our cursed heroes, let me introduce them again to you. Gary Brooker, his face mature and papal, enthroned at his Steinway; Chris Copping, the organist, eaten by the serum of death; BJ Wilson, the drummer, imperial; Alan Cartwright and Mick Grabham, bass and guitar players, of whom only talent and discretion are being required. Keith Reid, the poet, is busy somewhere else, but especially in his head, haunted by petrifying anxieties.
C’est à l’occasion de cette tournée que nous vous offrons les extraits d’une interview de Brooker faite après Orange. N’en déplaise aux médisants, c’est Best qui l’a eu, pas les autres…
At the occasion of this tour, we are giving you extracts of an interview made with Gary Brooker after the Orange concert. Should that displeased slanderers, it’s Best that got it, not the others.
Best
Comment êtes-vous arrivé à confier la production de Procol’s
Ninth à Leiber et Stoller, les apôtres du son fifties?
How did you come to entrust the production of Procol’s Ninth to Leiber and Stoller, the apostles of the sound of the fifties ?
Gary Brooker
Je pense que trois premiers albums ont été les mieux produits
jusqu’à présent. C’est un avis très personnel, mais
précisément le travail de Denny Cordel et de Matthew Fisher
rendait parfaitement la couleur Procolienne. Par contre l’expérience
avec Chris Thomas supposait de notre part une docilité parfois gênante.
Nous avons donc décidé de tout changer pour le dernier album,
nous avons commencé par prendre un autre studio, ce qui
naturellement nous obligeait à accepter d’autres ingénieurs
du son, de fil en aiguille nous avons également opté pour un
autre producteur. Nous avions trois ou quatre noms. Leiber et
Stoller faisaient partie de cette préférence. Il s’agissait
d’analogies musicales, techniques et surtout émotionnelles.
I think that the first three albums were the best produced until now. It is my personal opinion, but precisely, Denny Cordell and Matthew Fisher’s work perfectly reflected the colour of Procol. On the other hand, the experience with Chris Thomas meant we had to be very docile which was sometimes constraining. Therefore we decided to change everything for this last album. To begin, we used another studio, which, obviously, forced us to accept other sound engineers, and, one thing leading to the other, we also chose a new producer. We had 3 or 4 names in mind. Leiber and Stoller were amongst our favourites, because of musical, technical and above all emotional affinities.
Best
Vous avez choisi d'entregistrer Eight Days A Week des
Beatles, pourquoi celle-ci et pas une autre ?
You chose to record Eight Days A Week, a Beatles song. Why this one and not another ?
Brooker
Nous l’avions déjà jouée plusieurs fois sur scène
avant de l’enregistrer. Je crois personnellement que c’est
une des plus belles chansons des Beatles avec Hey Jude et Strawberry
Fields. Nous désirions un titre insouciant et facile à remémorer
pour terminer l’album. Les nôtres ne nous satisfaisaient
pas entièrement. Nous avons pris celle-là qui faisait partie
des sérieuses éventualités.
G.B. – We already had played it on stage several times before recording it. I personally think that it is one of the most beautiful Beatles songs, along with Hey Jude and Strawberry Fields. We wanted a carefree and easy-to-remember title to finish the album. Ours were not giving us entire satisfaction, We chose this one amongst several real other possibilities.
Best
On vous attribue, avantageusement ou non, la qualification de
groupe intellectuel, qu’en pensez-vous ?
Whether it is a good thing or not, you have been described as an intellectual group. What do you think about that?
Brooker
On a droit à des qualificatifs simplement par référence à
un style de musique. J’en accepte le poids et les limites.
Le groupe également. Les gens ont senti que notre musique
relevait d’une appréciation tout à fait mentale et émotionnelle
des courants d’existence. Mais ce sont les textes avant tout
qui leur ont soumis un jugement.
One gets a qualifier simply in reference to a music style. I accept the weight and the limits of it. As does the group. People felt that our music had to do with a completely mental and emotional appreciation of human life. But above all, it is the words that allow them such a judgement.
Best
Les textes sont-ils si importants aux yeux du public ?
Are the words so important for the audience?
Brooker
Ils le sont pour ceux qui le désirent et je ne pense pas qu’ils
sont nuisibles pour ceux qui ne s’intéressent qu’à la
musique. Keith (Reid) écrit avec un sens très aigu de l’interprétation
libre. Il n’impose pas une signification, juste une
coloration bizarre et pleine d’humeurs.
They are for people who want it, but I don’t think they are harmful for people who are only interested in the music. Keith (Reid) writes with a very acute sense of free interpretation. He doesn’t impose a meaning, he just gives a strange colouration, full of humour.
Best
Votre prochain album est-il déjà préparé ?
Is you next album already in preparation?
Brooker
Non pas encore, nous devons faire de longues tournées au
Mexique, aux USA et puis l’Europe vers la fin de l’année.
Nous ne retournerons pas en studio avant le mois de février.
Not yet. We have long tours in Mexico, USA and then Europe towards the end of the year. We won’t go back in a studio before February.
Best
Quelle est la chanson de Procol que vous préférez ?
Of all Procol songs, which one do you prefer ?
Brooker
Je crois que mon titre préféré c’est celui que je
prends le plus de plaisir à jouer sur scène … Salty Dog
fait l’unanimité parmi nous.
I think that my favourite title is the one that I most enjoy playing on stage …We are unanimous about ‘A Salty Dog’.
Thanks to Malène
Lemoine for finding, transcribing,
translating ... she adds
'This article is from Best and I think it is the follow-up
of the article called Alcools (Best, #87,
October 1975). The name of the journalist does not appear but I
guess that it is the same one that wrote Alcools, Hervé Picart, from what he says and even more from
the way he writes … I don’t like it very much, a bit
pretentious (and full of mistakes…). And I also don’t
like the image he gives of Procol : a dark, cursed, morbid group
… but still, readers might find the interview interesting
...'
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