Leffrinckoucke: avec Procol Harum, un parfum de «A Whiter Shade Of Pale» pour La Poudrière le 23 mai
En termes de notoriété, l’affiche du prochain concert de La Poudrière est montée d’un cran. Après Slade et T-Rex, le 18 octobre, la municipalité et l’association C Comme Ça ont cette fois « tiré du lourd » en programmant une véritable légende des sixties et des seventies, Procol Harum, qui se produira le 23 mai. « Procol qui ? », pourraient se demander certains. Alors que ceux qui ne croient pas connaître (alors qu’ils ne connaissent que ça !) aillent sur Internet pour écouter « A Whiter Shade Of Pale ». Un hit universel sorti en plein « Summer Of Love », et qui, aujourd’hui encore, continue à passer en boucle sur les ondes.
Gary Brooker (au premier plan, à droite, avec la barbe) : la voix de Procol Harum. Photo repro « La Voix ».
La
date sera unique en France [sic]. Le 23 mai, Procol Harum jouera à La
Poudrière, à l’issue d’une première partie qui sera assurée par les
Dunkerquois de We Want Moore.
Fondé en Angleterre en 1967 (son nom, qui peut paraître étrange, était en
fait celui d’un chat du quartier où résidaient les membres du groupe),
Procol Harum a frappé très fort dès son premier single, A Whiter Shade Of
Pale, qui s’est classé numéro 1 partout dans le monde (une foule d’ados
avouent avoir embrassé leurs copines pour la première fois en écoutant ce
slow !). Inspiré de la Cantate 140 et de l’Aria de la 3e Suite pour
orchestre, de Jean-Sébastien Bach, A Whiter Shade Of Pale est reconnaissable
dès la première seconde, grâce au solo d’orgue Hammond de Matthew Fisher,
soutenu par le piano et la voix unique de Gary Brooker, qui interprète avec
sensualité un texte très énigmatique (traducteurs, accrochez-vous !), écrit
par son parolier et ami, Keith Reid.
Gary Brooker, justement. Aujourd’hui, « la voix » de Procol Harum, celle
sans qui A Whiter Shade of Pale ne signifierait sans doute plus rien,
sera à La Poudrière, en chair et en os. Et à écouter les concerts les plus
récents du groupe, on se rend compte que sa voix, malgré ses 68 ans (il en
aura 69 six jours après le concert de La Poudrière), n’a absolument pris
aucune ride.
« Grand Hotel », « A Salty Dog »…
Co-écrit par Gary Brooker (musique) et Keith Reid (paroles), A Whiter
Shade of Pale a donc rencontré un immense succès grâce à une voix, mais
aussi, à la mélodie très accrocheuse jouée à l’orgue Hammond par Matthew
Fisher. Un Matthew Fisher qui, il y a quelques années encore, faisait partie
du groupe, jusqu’au procès qu’il a intenté contre Gary Brooker, pour lui
réclamer des droits (il estimait avoir composé le thème principal joué à
l’orgue, sans avoir été crédité sur la chanson). Le procès, qui aura lieu
près de quarante ans après la sortie de A Whiter Shade of Pale,
donnera raison à Matthew Fisher, qui touchera des droits mais sans
rétroactivité, c’est-à-dire seulement à partir de la date du jugement.
Retour à la musique. Seul hic pour Procol Harum : comme beaucoup de groupes
qui ont composé un hit planétaire, il en est resté prisonnier à vie.
D’autant plus injuste que Brooker et les musiciens qui se sont succédé dans
la formation, dont le guitariste Robin Trower, ont enregistré d’autres
perles comme A Salty Dog, Conquistador, Humburg, et
surtout, l’album Grand Hotel, paru en 1973, qui mêle avec brio rock
et musique classique, un peu à la façon de Freddy Mercury avec Queen. À (re)découvrir
avec un immense plaisir et sans aucune modération le vendredi 23 mai, à La
Poudrière.
Procol Harum à La Poudrière, le vendredi 23 mai, à 20 h. En première partie
: We Want Moore.
Tarif : 25 €. Billets en vente dans les points de vente habituels (see
here), plus chez Osiris, à
Coudekerque-Branche, et Aux Indépendants, quai des Américains, à Dunkerque.